Dans un monde consumé par la violence et la corruption, D.ieu s’adresse au seul homme juste et lui demande de construire une arche pour se protéger (ainsi que sa famille et des spécimens de chaque espèce animale) du déluge qu’Il va déverser sur la terre.
Après quarante jours et quarante nuits de pluie et cent cinquante jours d’accalmie, l’arche se pose sur le Mont Ararat. Noa’h constate que la terre a complètement séché, (trois cent soixante-cinq jours après le début du Déluge) et il obéit à l’ordre de D.ieu de sortir de l’arche et de repeupler la terre.
Noa’h construit un autel et offre à D.ieu des sacrifices de gratitude et D.ieu jure de ne plus jamais détruire l’humanité. Il fait naître un arc-en-ciel comme signe de cette nouvelle alliance.
D.ieu donne également à Noa’h sept lois destinées à l’humanité entière.
No’ah, devenu vigneron, s’enivre. Deux de ses fils, Chem et Yaphèth sont bénis pour l’avoir recouvert dans sa nudité, le troisième ‘Ham est puni de lui avoir manqué de respect.
Les descendants de Noa’h défient le Créateur et construisent une tour, à Babel, pour affirmer leur invincibilité. D.ieu mêle alors tous leurs langages si bien que, faute de se comprendre, ils abandonnent leur projet et s’éparpillent sur la terre, se séparant en soixante-dix nations.
La fin de la Paracha Noa’h énonce la chronologie des dix générations séparant Noa’h d’Avram et le voyage de ce dernier depuis son lieu de naissance, Our Kasdim, vers ‘Haran, sur le chemin de la terre de Canaan.
La Mitsva de « croître et se multiplier »
Mettre au monde des enfants : l’existence pérenne du monde
Tout juste après avoir créé l’homme, D.ieu lui commanda de « croître et se multiplier ». C’est ainsi que nous pouvons lire, au début de Beréchit : « D.ieu les créa, mâle et femelle… Il leur dit : ‘fructifiez et multipliez-vous, peuplez la terre et conquérez-la’ ».
Puisque le commandement d’avoir des enfants est le tout premier de la Torah, il va de soi qu’il est d’une importance primordiale.
Nos Sages s’y réfèrent également comme à « une grande Mitsva » ce qui indique que, parmi toutes les Mitsvot de la Torah, celle-là est considérée comme l’une des plus importantes.
La raison en est simple. D.ieu créa le monde pour qu’il soit habité et peuplé par l’humanité, « Il ne le créa pas en vain mais pour qu’il soit habité ». L’existence perpétuelle de l’humanité dépend bien évidemment de la naissance incessante d’enfants.
Il est donc évident qu’immédiatement après la Création, D.ieu ordonna d’avoir des fils et des filles afin de remplir le monde.
Le même commandement fut donné après le Déluge.
C’est même la toute première injonction de D.ieu à Noa’h : « Quittez l’arche, toi et ton épouse… Et D.ieu bénit Noa’h et ses enfants en ces termes : ‘Croissez et multipliez-vous et remplissez la terre’ ».
Car bien évidemment, toute humanité ayant été effacée de la surface de la terre, durant le Déluge, il revenait à Noa’h de la repeupler.
L’aspect sublime du fait de faire naître des enfants
Le commandement « Quittez l’arche… croissez et multipliez-vous » nous indique qu’au-delà de l’importance de repeupler le monde, le fait d’avoir des enfants revêt une importance spirituelle extraordinaire.
Car, a priori, l’ordre que D.ieu adresse à Noa’h de quitter l’arche peut nous laisser extrêmement perplexes.
L’arche avait des dimensions exigües, puisqu’elle ne mesurait que quelques centaines de mètres carrés. Noa’h, sa femme, leurs enfants et leurs familles subirent cette vie, dans des quartiers restreints, pendant près d’une année, en compagnie d’innombrables animaux.
N’importe quelle personne normale se serait précipitée à l’extérieur, dès que possible.
Pourquoi fut-il donc nécessaire que D.ieu ordonne à Noa’h de quitter l’arche ?
Par ailleurs, Rachi, dans son commentaire indique que D.ieu dit à Noa’h : « S’ils ne veulent pas quitter l’arche de leur propre gré, force-les à le faire ». Il apparaît donc évident qu’il y avait quelque chose de particulier qui les retenait dans l’arche, au point que, sans le commandement de D.ieu, tous ses habitants auraient choisi d’y résider indéfiniment.
De quoi s’agissait-il donc ?
Bien que les conditions matérielles fussent loin d’être optimales, l’arche était un lieu de paix et de tranquillité. La nourriture était toujours disponible et une atmosphère de sainteté et de spiritualité y dominait. Ainsi, les commentateurs de la Torah, et tout particulièrement de la Kabbale et de la ‘Hassidout, expliquent que l’arche possédait un tel niveau de sainteté qu’il était comparable à celui qui existera au temps de Machia’h !
Les animaux eux-mêmes bénéficiaient de cette vie idyllique. Ils recevaient leurs portions alimentaires sans avoir à s’en préoccuper et vivaient dans un climat de calme et de paix, à tel point que les bêtes de proie et les animaux sauvages eux-mêmes « ne se faisaient absolument aucun mal les uns aux autres ». Cela ressemble à l’ère messianique où « le loup résidera avec l’agneau… ils ne se blesseront ni ne se détruiront… »
Malgré tout ce qui précède, D.ieu ordonna à Noa’h de « quitter l’arche », car en ayant des enfants (ce qui avait été interdit dans l’arche), Noa’h et ses enfants atteindraient des niveaux spirituels encore plus élevés que ceux qu’ils avaient atteints dans l’arche.
Transcender la nature par la force de l’âme :
le mariage de l’homme et de la femme
C’est le mariage qui permet tout cela. Pourquoi ?
Chaque Juif possède une âme Divine « une partie de D.ieu En Haut ». C’est par le mérite de son âme que le Juif possède une part de l’Infini qui lui permet d’avoir des enfants. Ce n’est qu’après le mariage que les deux moitiés d’âme s’unissent pour former une âme complète et que le couple entre dans un partenariat entier avec D.ieu. Il mérite alors la bénédiction de Sa force infinie qui lui permet de faire venir une nouvelle vie dans le monde.