D.ieu demande à Moché d’obtenir de la part des Enfants d’Israël de l’huile d’olive pure afin de nourrir la « flamme éternelle » de la Menorah qu’Aharon allume chaque jour, « depuis le soir jusqu’au matin ».
Les habits sacerdotaux portés par les Cohanim (Prêtres), lorsqu’ils servent dans le Sanctuaire, font l’objet d’une description. Tous les Cohanim portent :
- le Ketonet, une longue tunique de lin, 2) les Mi’hnassayim, des pantalons de lin, 3) le Mitsnéfèt ou Migbat : un turban de lin, 4) l’Avnèt, une longue ceinture nouée au-dessus de la taille.
En outre, le Cohen Gadol (Grand Prêtre) porte : 5) le Ephod : un habit, semblable à un tablier, fait de laines teintes en bleu, rouge et violet, avec des fils de lin et d’or, 6) le ‘Hochène : un pectoral contenant douze pierres précieuses sur lesquelles sont inscrits les noms des douze tribus d’Israël, 7) le Méil : un manteau de laine bleue, bordé de clochettes d’or et de grenades décoratives, 8) le Tsits, une plaque d’or, portée sur le front, sur laquelle est écrite l’inscription « sanctifié pour D.ieu ».
Tetsavé comporte également les instructions détaillées concernant les sept jours d’initiation à la prêtrise d’Aharon et de ses quatre fils : Nadav, Avihou, El’azar et Itamar, et la fabrication de l’autel d’or sur lequel était brûlés les Ketorèt (encens).
Le placage extérieur
« Tu feras un autel pour brûler l’encens ; fais-le de bois de cèdre… et recouvre-le d’or… » (Chemot 30 :1-3)
« Tous les ustensiles dans le Sanctuaire requièrent une immersion, à l’exception de l’Autel d’Or et de l’Autel de Cuivre… parce qu’ils sont recouverts. » (Talmud, ‘Haguigua 26b)
Au cours des trois fêtes de pèlerinage annuelles de Pessa’h, Chavouot et Souccot, alors que toute la communauté d’Israël se rendait au saint Temple de Jérusalem, les ustensiles du Temple étaient exposés au contact de nombreux individus, y compris ceux qui auraient pu ne pas être bien versés dans les lois complexes de la pureté rituelle. Ainsi, après chaque fête, tous les ustensiles étaient-ils immergés dans un Mikvé pour les purifier d’une éventuelle contamination de la part d’un visiteur qui n’aurait pas été rituellement pur.
La loi indique que « les ustensiles en bois, utilisés exclusivement dans un lieu fixe, ne sont pas susceptibles d’être contaminés ». Les deux autels du Tabernacle : l’ «Autel d’or » intérieur et l’ « Autel de Cuivre » extérieur, utilisés seulement dans un lieu fixe, étaient faits de bois et recouverts d’or ou de cuivre.
Tel est le sens de la loi que l’on vient de citer selon laquelle les autels ne requéraient pas d’immersion après les fêtes « parce qu’ils étaient recouverts ». Bien qu’un ustensile en métal eût pu devenir impur dans de telles circonstances, puisque le métal de ces autels n’était qu’un placage, il était annulé (Batèl) puisque leur corps de bois était, lui, imperméable à la contamination.
Le corps et l’âme
Les lois de la Torah possèdent plusieurs sens. La Torah, tout comme l’être humain qu’elle vient instruire et éclairer, consiste à la fois en un corps et une âme. Chaque loi, chaque histoire, chaque parole de la Torah possède également une portée plus profonde, spirituelle, une âme. Chaque détail technique de la loi concerne également le monde intérieur de l’âme humaine.
Le Tabernacle est plus qu’un édifice matériel dédié au service de D.ieu. C’est également le modèle dont nous devons nous inspirer pour faire de notre propre vie un « sanctuaire » qui abrite et exprime le Divin.
En enjoignant aux Enfants d’Israël de construire le Tabernacle, D.ieu dit à Moché : « ils me feront un Sanctuaire et Je résiderai parmi eux ». Nos Sages soulignent que le mot hébreu Beto’ham (« parmi eux ») signifie littéralement : « à l’intérieur d’eux ». En effet, D.ieu exprime ici Son désir d’une résidence « à l’intérieur de chacun d’entre eux ».
C’est la raison pour laquelle la Torah décrit les différents composants et ustensiles du Sanctuaire avec tant de détails, puisque chacun représente l’une des facultés ou des attributs de l’être humain.
Un sacrifice inaltérable
Et c’est ici que réside le sens profond de la loi concernant l’imperméabilité de l’autel à l’impureté.
Les autres ustensiles du « sanctuaire » humain, représentant les différentes facultés émotionnelles et intellectuelles de la personne, peuvent, parfois, être altérées par des influences néfastes. Mais les « autels » de l’âme, l’aptitude de l’âme à la dévotion altruiste et au sacrifice pour son Créateur ne sont pas susceptibles d’être contaminées.
Lisons les paroles de Rabbi Chnéor Zalman dans le Tanya :
« Dans la majorité des cas, même le plus déficient et pécheur parmi les Juifs sacrifiera sa vie et subira les tortures les plus pénibles plutôt que de nier le D.ieu Un… comme s’il lui était absolument impossible de Le renier… Cela vient de l’essence divine qui est incorporée dans la faculté de ‘Ho’hma de chaque âme, qui est au-delà de tout savoir accessible et compréhensible…
L’essence profonde intérieure de la pureté n’est pas toujours visible ou facilement accessible. L’éclat de la vie matérielle ou, à l’opposé, le désespoir de la pauvreté et des difficultés peuvent obscurcir l’engagement profond de l’âme pour D.ieu.
Cependant, ces fardeaux, qu’ils soient de « cuivre » ou d’« or », ne sont que de simples couvertures, des placages, de l’autel de l’âme, « annulés » devant l’inaltérable puits de sacrifice qui se trouve à l’intérieur.