L’époque contemporaine a inventé l’idée de vacances, associée à des sentiments de bonheur, de liberté. Le concept en a même reçu une sorte d’onction sacrée que nul ne saurait remettre en cause. C’est ainsi que les temps sociaux déroulent leur rythme propre, conduisant le temps des hommes là où ils souhaitent le voir aller. Nous sortons de cette période de ralentissement général où, bon gré mal gré, chacun s’est mis dans un état de semi hibernation par rapport au collectif. Cela implique-t-il donc un réveil puissant, un souci retrouvé de l’autre et, plus globalement, du sort commun ? Qui pourrait le dire avec quelque assurance ? C’est que ce temps de «vacances», même écoulé, garde une certaine présence, ne serait-ce que sous la forme de regrets. La préoccupation de soi limitée à elle-même, la recherche conséquente de joies de commande ne peuvent s’effacer du jour au lendemain sans laisser de traces parfois profondes.
Voici donc qu’il nous faut ranimer l’enthousiasme de vivre. Il nous faut retrouver, ou mieux reconstruire, le désir d’agir, ce sentiment d’urgence qui mobilise tout homme devant l’immense tâche à accomplir. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : après l’endormissement, le réveil, après la pause obligée, l’action recherchée. Si tout cela sonne comme une haute et désirable valeur, le domaine d’intervention est si vaste qu’il est nécessaire de définir où mettre l’accent dans l’immédiat. En d’autres termes, que faire ici et maintenant ?
Certes, chacun est libre de ses choix et il ne fait guère de doute que chacun se déterminera d’abord en fonction de ses propres centres d’intérêt. Pourtant, quelques indications peuvent être applicables à tous. En ces temps d’individualisme roi, dans un contexte général où la division paraît souvent être le seul marqueur commun à tous les cœurs, l’idée d’unité est essentielle. En une époque où l’immédiateté est la règle incontournable, où donner du temps semble être devenu une incongruité, prendre celui de l’étude, de la connaissance et de la réflexion est primordial. Dans une société où l’acte rituel est méprisé parce que le sens du sacré a largement disparu, s’attacher aux commandements de D.ieu est le premier acte de résistance.
Unité, étude et réflexion, respect du commandement divin : bien plus qu’un bon début, tout un programme.