C’est un jour de grandeur et de solennité sur lequel il nous faut nous arrêter en ce début de semaine. Car la simple fuite des heures fait qu’on pourrait ne pas le percevoir avec toute la hauteur voulue, emportés par le torrent impitoyable du quotidien.

Alors, il faut savoir le regarder, ce jour du 3 Tamouz, le jeudi de la semaine que nous vivons à présent. Il faut savoir le regarder autant avec les yeux qui balaient le calendrier qu’avec ceux de l’esprit. Il faut savoir y réfléchir car ce jour, loin des commémorations inévitables, est d’abord celui de l’élévation pour chacun.

  • Chez Nous, à Perpignan, on se réunira le jeudi 25 juin 20h00 pour rendre homage au Rabbi –

Il n’est sans doute pas utile de le dire encore : le 3 Tamouz est le jour où le Rabbi quitta matériellement ce monde et aussi celui où il s’élève spirituellement de degré en degré. Mais il faut se garder de commettre une erreur : il n’est pas question ici de départ au sens de séparation ni d’élévation au sens d’éloignement. En sa forte formule, le Zohar l’enseigne avec une clarté absolue : « Le Juste qui s’en va se trouve dans tous les mondes plus que de son vivant » – car, enseigne Rabbi Chnéor Zalman de Liady, l’auteur du Tanya, « il est libéré de ses limites physiques ». Cela n’est pas qu’une manière positive de regarder l’événement. Cet enseignement entreprend de décrire une réalité objective : « le berger n’abandonne jamais son troupeau. » C’est dire que l’élévation incarnée par le 3 Tamouz est aussi la nôtre parce que nous accompagnons celle du Rabbi et qu’ainsi, nous la vivons avec lui. Et même si les conditions sanitaires de la période en limitent l’expression que nous avons coutume de lui donner.

Pourtant, chacun se connaissant, nous savons que notre niveau spirituel n’est pas d’une envergure suffisante. Comment prétendre connaître cette élévation qui dépasse tout ce que nous saurions formuler ? Là est justement la place de la liberté et de l’effort. Nous sommes capables, en ce jour, d’aller au-delà de nous-mêmes. Nous sommes capables d’un dépassement, possible parce que le jour du 3 Tamouz est pénétré de cette puissance spirituelle particulière, parce que le Rabbi ouvre le chemin à celui qui désire s’y engager. Parlant de Jacob que les textes qualifient de vivant après son décès, les Sages commentent : « Comme sa descendance est vivante, lui aussi est vivant ». N’est-ce pas aussi une manière de nous dire qu’il nous faut être vraiment « vivants », au plein sens du terme ? Etre vivant, c’est avancer dans la voie ouverte par le Rabbi, d’étude et de diffusion de la Torah, de pratique et de partage des Mitsvot. Etre vivant c’est s’attacher ainsi à l’Arbre de Vie, jusqu’à ce que la venue de Machia’h donne Vie à la vie.