Dernièrement, j’ai reçu un mail de Suzanne, une dame professeur de droit à l’Université d’Arizona. Voici ce qu’elle m’écrivait : «Je n’arrête pas de pleurer – de joie – depuis ce que vous m’avez raconté. Je suis bouleversée et vous écris maintenant à travers mes larmes – alors que je suis en pleine journée de travail à l’Université».

Quelques minutes plus tôt, je lui avais appris que je revenais de la Brit Mila (circoncision) du fils d’Andrew. Andrew est une des stars montantes de l’équipe de football américain «Wild Cats». J’avais alors rappelé par écrit à cette dame que c’était grâce à elle que j’avais fait connaissance d’Andrew un an plus tôt.

Voilà ce qui s’était passé : l’année dernière, à ‘Hanouccah, nous avions loué le zoo de la ville pour y organiser une journée juive inoubliable. Les arbres furent décorés avec des toupies lumineuses, des stands proposaient toutes sortes d’attractions et de jeux à thèmes juifs ; à l’entrée, nous avions érigé une énorme ‘Hanoukia. Mais nous n’avions pas encore trouvé de personnalité célèbre qui aurait l’honneur de l’allumer devant la foule.

Suzanne – le professeur dont je viens de parler – avait eu vent de notre «problème» et avait suggéré que nous nous adressions à Andrew qui se trouvait justement à Tucson avec son épouse. Ce fut elle qui nous arrangea un rendez-vous avec lui. Andrew accepta immédiatement mais nous demanda de lui indiquer exactement ce qu’il devait faire ou dire car il ignorait absolument de quoi il s’agissait.

Plus de cinq cents personnes arrivèrent pour l’événement ; Andrew lut les bénédictions d’une voix forte et émue à la fois après que nous lui ayons fait répéter des centaines de fois «le texte» de la prière. Son épouse Ashley se tenait dans la foule, les yeux brillant de bonheur et de fierté : «Mes parents viennent d’une grande famille juive marocaine, nous apprit-elle ; actuellement, ils habitent dans le Maryland. Ils seront très fiers d’apprendre qu’Andrew a prononcé les bénédictions !». Elle promit de rester en contact avec nous.

Quelques mois plus tard, Ashley m’informa qu’elle attendait un heureux événement. Après la naissance, elle m’informa du jour et de l’heure de la Brit Mila et je m’y rendis, muni bien évidemment de mes Téfilines. J’aidai les deux grands-pères à les mettre puis les proposai à Andrew, le père de l’enfant. Une fois de plus, Andrew accepta tout en m’informant que je devais lui indiquer exactement ce qu’il convenait de faire car il ne savait pas du tout comment agir. Je lui demandai si c’était la première fois et, un peu honteux, il répondit par l’affirmative. Je répondis que c’était moi qui avais honte de ne jamais les lui avoir proposés auparavant !

Son père intervint dans la discussion : «Non ! C’est moi qui ai honte de ne jamais avoir fêté la Bar Mitsva de mon cher fils !». Il se tourna vers son fils et déclara : «Je te promets que je vais t’acheter une paire de Téfilines ! Excuse-moi pour le retard !».

Maintenant tous pleuraient – de joie bien sûr et d’émotion ! Les Mazal Tov fusaient de partout : pour l’enfant qui entrait dans l’alliance d’Avraham notre père mais aussi pour son père qui devenait Bar Mitsva le jour-même !

Suzanne aussi était émue aux larmes en entendant comment se réalisait – grâce à elle finalement – le dicton : «Une Mitsva entraîne une autre Mitsva» !

Cette année, nous avons loué un parc encore plus grand pour toutes nos activités de ‘Hanouccah. Andrew y était. Mais il avait déjà allumé sa propre ‘Hanoukia chez lui, aux côtés de sa femme et de son bébé. En prononçant les bénédictions avec bien plus d’aisance que l’année dernière !

Au fait, vous ne m’avez pas demandé le prénom du bébé : il s’appelle Nissim (miracles) !


Rav Yehuda Leib Ceitlin – Kfar Chabad N° 1583

Traduit par Feiga Lubecki