D.ieu instruit Moché de commander à Aharon et ses fils leurs devoirs et leurs droits en tant que Cohanim (« prêtres ») qui offrent les Korbanot (sacrifices animaux et alimentaires) dans le Sanctuaire.
Le feu sur l’autel doit brûler constamment. On y incinère entièrement les différents sacrifices animaux et alimentaires.
Les Cohanim consomment la viande de certains sacrifices animaux et ce qui reste de l’offrande alimentaire. L’offrande de paix est mangée par celui qui l’a apportée, à l’exception de parties spécifiques, données au Cohen. La viande sainte des offrandes doit être consommée par des personnes en état de pureté rituelle, dans l’endroit saint qui leur a été désigné et à un moment spécifique.
Aharon et ses fils restent dans l’antre du Sanctuaire pendant sept jours, au cours desquels Moché les initie à la prêtrise.
Ce Chabbat suit la fête de Pourim. Or, il s’y trouve des aspects qui ne semblent absolument pas associés à Pourim, comme la Paracha Tsav. Pourtant, nous allons donner la préséance à la fête de Pourim et ce, pour deux raisons.
Tout d’abord, le thème de Pourim constitue une ‘Hazakah, ce Chabbat. « Une ‘Hazaka se produit lorsque quelque chose a lieu à trois reprises » (Baba Metsia 106b). Cette semaine, nous avons eu le Jeûne de Pourim, Pourim et Chouchan Pourim (Pourim de Suze, le lendemain de Pourim). Ces trois jours ont créé une ‘Hazaka de Pourim pour ce Chabbat.
Par ailleurs, « ce qui est régulier (fréquent) a la priorité sur ce qui est plus rare » (Bera’hot 51b). Le Chabbat qui suit Pourim comporte toujours certains aspects de Pourim mais ne coïncide pas toujours avec la Paracha Tsav. C’est pourquoi, aujourd’hui, le thème de Pourim est « régulier » et doit avoir la préséance.
Tous les jours de la semaine ont une connexion avec Chabbat. Nous voyons dans le « chant du jour » de notre prière quotidienne que nous comptons les jours de la semaine en relation avec le Chabbat : « aujourd’hui est le premier jour du Chabbat (semaine)… »
Le Rambam élabore cette idée dans son commentaire sur le commandement : « Rappelle-toi le jour du Chabbat ». Le rappel ne s’effectue pas le jour lui-même mais les jours qui précèdent. C’est la raison pour laquelle nous nommons les jours de la semaine dans la séquence suivante : premier, deuxième, troisième jour, etc. jusqu’à Chabbat. C’est ainsi que nous nous souvenons constamment du Chabbat.
De la même façon, de nombreux aspects du Chabbat doivent être préparés à l’avance, durant les jours de la semaine précédente : les aliments, le nettoyage des vêtements, etc. Le fait que nous le préparions soigneusement exalte le jour du Chabbat. Durant les jours de la semaine, nous nous impliquons dans des activités destinées au Chabbat : le travail est accompli durant les six jours mais nous en goûtons les fruits le septième : le Chabbat. C’est ainsi que les entreprises de la semaine atteignent leur point culminant et leur perfection le Chabbat.
Quand des jours particuliers ont lieu au cours de la semaine, eux-aussi atteignent leur point culminant lors du Chabbat.
Pourim a la qualité de « Ad Délo Yada », « au-delà du savoir », au point qu’il atteint le niveau de Yom Kippour. Quand Pourim conduit à Chabbat, il atteint un niveau encore plus haut de perfection et en même temps a pour effet de sanctifier davantage encore le Chabbat car il a été précédé de préparatifs qui incluaient les saints jours de Pourim.
Ce Chabbat nous enseigne donc une leçon importante : malgré la sainteté de Pourim qui a eu lieu la semaine qui vient de s’écouler, au-delà du savoir et de l’intellect, nous pouvons encore atteindre de nouvelles hauteurs dans la perfection du Chabbat, même au-delà de « Ad Delo Yada ».
Cette année étant bissextile, ses qualités spécifiques s’expriment avec encore plus d’emphase durant la fête de Pourim qui tombe en Adar II, le mois supplémentaire qui fait en sorte que toute l’année est « complète ».
La leçon concrète en est la suivante : Pourim rappelle que les Juifs réaffirmèrent leur foi en D.ieu et ce, dans tous les aspects de la Torah et des Mitsvot. Et c’est bien ce que nous sommes appelés à faire aujourd’hui.
« Ces jours doivent être rappelés et célébrés » (littéralement : concrétisés ») Esther 9 :28
C’est pourquoi, il nous faut progresser dans tous les domaines de la pratique juive, de la Torah et des Mitsvot, en les affirmant et les accomplissant d’une manière qui dépasse tout ce que nous avons fait précédemment. Et après Pourim, nous devons à nouveau nous hisser au niveau supérieur que nous avons atteint lors de Chabbat. Cela doit également impliquer nos prochains et tout particulièrement, dans le domaine de la préparation pour Pessa’h, par l’étude et les dons pour les Maot‘Hitim, la charité distribuée pour pourvoir aux besoins de tous, pour la fête.
Il faut également redoubler d’efforts dans la diffusion de la Torah et de la ‘Hassidout et nous aurons alors le mérite de vivre le « grand Chabbat », celui des temps messianiques, très bientôt et de nos jours.